La Pologne 

De la résurrection à l’impérialisme

Le 11 novembre est un jour férié en Pologne, car il est associé à la célébration de l’indépendance nationale. L’armistice de 1918 a été néanmoins suivi de trois années d’affrontements de la Pologne avec tous ses voisins : Allemands, Lituaniens, Ukrainiens, Tchèques, Biélorusses et Russes.

La Pologne avait cessé d’exister en tant qu’État indépendant depuis la fin du XVIII^e siècle, la république des Deux Nations, associant le royaume de Pologne et le grand-duché de Lituanie, ayant été partagée à trois reprises en 1772, 1793 et 1795 entre la Prusse, l’Autriche et la Russie. Les Polonais constituaient donc un peuple sans État que les belligérants tentèrent tous d’enrôler au cours de la Première Guerre mondiale, à l’aide de promesses d’autonomie, tant du côté russe, qu’allemand ou autrichien. De fait, des soldats polonais servaient dans les armées de ces trois empires.

La France, bien que polonophile depuis le XVIII^e siècle, ne se mêlait pas de la question polonaise afin d’éviter de s’aliéner la Russie impériale, mais la révolution russe de février 1917 modifia drastiquement sa position. Elle autorisa ainsi la création d’une armée polonaise autonome sur le front occidental, et l’équipa de ses propres uniformes bleu horizon, ce qui la fit surnommer « l’Armée bleue ». La Pologne fut considérée comme pays vainqueur, favorable aux Alliés.

La Pologne déclara son indépendance dès novembre 1918, mais avec deux gouvernements, l’un conservateur à Paris, le Conseil national de Roman Stanisław Dmowski favorable à un État ethniquement homogène, et l’autre à Varsovie, le gouvernement socialiste-patriote de Józef Piłsudski souhaitant reconstituer une grande Pologne, quitte à poursuivre les combats. L’ambition polonaise inquiétait alors les Alliés, notamment le premier ministre britannique Lloyd George :

Décrivant le Polonais comme « un Irlandais du continent », ce qui en dit long sur l’estime qu’il leur porte, il ne veut pas tomber dans le piège de Piłsudski, perçu comme un politicien roublard transformant le droit des peuples en droit des Polonais à s’étendre aux dépens de leurs voisins¹.

Au contraire, la France soutenait les ambitions polonaises car elle voyait dans ce nouvel État un allié pour encadrer l’Allemagne vaincue. L’offensive du général polonais Józef Haller de Hallenburg contre les Ukrainiens au printemps 1919 fut ainsi directement soutenue par la France, notamment du fait de la présence de troupes françaises, comme l’indiquait cet article du Miroir du 18 mai 1919.

La venue de Piłsudski en France en 1921 fut également l’occasion de la publication de nombreux articles dans la presse française rappelant les liens entre la Pologne et la France.

Les frontières occidentales de la Pologne

L’une des particularités de la Pologne était qu’elle ne possédait pas de frontières naturelles, sa population se mêlant à celle de l’Allemagne. Elle souhaitait notamment avoir un accès sur la mer, ce qu’elle obtint par le corridor de Dantzig à travers l’Allemagne, la ville allemande de Dantzig conservant un statut de ville libre. Une insurrection de la Grande-Pologne éclata également en décembre 1918 contre l’Allemagne, et se poursuivit jusqu’en janvier 1920, malgré un couvre-feu théorique imposé par les Alliés en février 1919. La Pologne obtint à terme la province de Posnanie et une partie de la Poméranie.

La région de la Haute-Silésie, située entre l’Allemagne, la Pologne et la Tchécoslovaquie, fut quant à elle attribuée tout d’abord à la Pologne, et constitua un autre point de friction ainsi qu’une source de heurts entre habitants polonais et allemands en 1919 et 1920. Outre des violences antisémites, les consulats polonais et français de Wrocław (Breslau en allemand) furent notamment pillés en septembre 1920. L’Allemagne protesta quant à cette attribution, en plaidant le fait que la langue parlée en Haute-Silésie associait le polonais et l’allemand et que les habitants votaient avant tout pour des partis allemands. Le pouvoir économique était détenu en Haute-Silésie par une élite allemande, ce qui laissait à penser que son importance pouvait influencer le vote des habitants de la région dans le cadre d’un plébiscite. À la différence de la France soutenant son futur allié polonais, la Grande-Bretagne privilégiait les demandes de l’Allemagne, afin que celle-ci puisse conserver les riches mines de Haute-Silésie et par conséquent payer plus aisément ses réparations de guerre. Le point de vue français était au contraire lié à l’idée que l’Allemagne pouvait se passer de ces mines. « L’un pense à ses alliances, l’autre à son porte-monnaie, et tous les deux prétendent défendre le droit ! »². Un plébiscite eut finalement lieu en Haute-Silésie le 20 mars 1921, sous haute tension, comme en témoignait cette Une de l’Excelsior peu avant le vote, puis le jour du vote, avec une majorité votant en faveur du rattachement à l’Allemagne.

Cette carte en Une de l’Excelsior indiqua le résultat du scrutin par districts. La Pologne refusa néanmoins que les districts ayant voté polonais soient rattachés à l’Allemagne, la situation était alors d’autant plus complexe dans les cantons où les villes avaient voté pour l’Allemagne et les campagnes pour la Pologne. Une nouvelle insurrection pro-polonaise eut lieu le 3 mai 1921 avec à sa tête Wojciech Korfanty, à laquelle la presse française consacra de nombreuses pages, notamment du fait de l’intervention des troupes françaises, et du parti pris pro-polonais de la France.

• « L’attaque brusque des Allemands en Haute-Silésie a fait reculer les Polonais » (24 mai 1921)
• « L’arrivée à Oppeln, en Haute-Silésie, d’un contingent de troupes britanniques » (5 juin 1921)
• « La situation semble s’améliorer sensiblement en Haute-Silésie » (9 juin 1921)
• « Les Polonais se soumettent en Haute-Silésie mais les Allemands résistent » (16 juin 1921)
• « Remise des territoires en Haute-Silésie » (17 juin 1921)
• « Comment les Allemands observent l’armistice en Haute-Silésie » (21 juin 1921)
• « Le désarmement des insurgés en Haute-Silésie » (8 juillet 1921)
• « Depuis vingt-huit mois on s’occupe de la Haute-Silésie » (8 août 1921)

Aucun des partis européens, y compris chez les Alliés, ne parvenant à trouver un accord sur le sort définif de la Haute-Silésie, ce fut finalement une commission de la SDN présidée par Ishii Kikujirō, ancien ministre des affaires étrangères japonais, qui établit le partage. Les deux tiers de la Haute-Silésie passèrent du côté de l’Allemagne, qui perdit néanmoins le bassin minier qu’elle convoitait, ce qui fit partie des nombreuses récriminations de l’Allemagne au cours des décennies suivantes. Les tensions entre les deux pays se poursuivirent, comme en témoignait cet article de l’Excelsior du 7 juin 1922, « La terreur allemande en Haute-Silésie » :

Varsovie, 6 juin. — Les nouvelles qui parviennent de la Haute-Silésie continuent à être alarmantes. A Gleiwitz et dans les régions voisines, les bandes allemandes terrorisant la population et s’efforcent, au moyen de menaces, de faire quitter le pays au plus grand nombre possible de Polonais.

On apprend que des bandes de l’Orgesch [Organization Escherich, groupe paramilitaire allemand] ont occupé de force la gare de Beuthen et y exercent un contrôle sur les voyageurs. Le conseil populaire polonais de Haute-Silésie vient de publier un appel invitant la population à garder le calme devant les actes de violence de la part des bandes allemandes. Des appels condamnant les menées de l’Orgesch ont été également publiés par toutes les associations professionnelles polonaises et allemandes.

Dans la partie de la Haute-Silésie attribuée à l’Allemagne, les bandes armées se font chaque jour plus audacieuses. Dans plusieurs localités, elles ont attaqué les ouvriers polonais au travail et les ont chassés des usines. Beaucoup de ces derniers ont dû se réfugier dans la zone attribuée à la Pologne.

Au sud, la Pologne entra également en conflit avec la Tchécoslovaquie pour la région de Teschen, ce qui causa un certain embarras pour la France qui voulait ménager ses deux alliés polonais et tchécoslovaque, tous deux destinés à encadrer l’Allemagne. La Tchécoslovaquie était revenue sur le premier partage de ce bassin minier effectué entre les deux pays le 5 novembre 1918. Pendant que l’armée polonaise se trouvait en Galicie, les Tchèques repoussèrent la ligne de démarcation. Malgré un plébiscite en 1919, la délimitation ne fut finalement adoptée qu’en février 1924, à l’avantage de la Tchécoslovaquie.

La comparaison des cartes de la Pologne avant 1914 (lorsque de fait elle n’existait plus) et en mars 1921 indique quels changements avaient été opérés en quelques années.

Les frontières orientales de la Pologne

Le traité de Versailles avait entériné, en théorie uniquement, le tracé des frontières occidentales de la Pologne, mais rien n’était précisé en ce qui concernait ses frontières orientales, une zone qui demeurait d’ailleurs en guerre. La proposition d’une frontière suivant la ligne Curzon en décembre 1919 ne satisfaisait pas Piłsudski. La Pologne s’était engagée militairement dès novembre 1918 contre les Ukrainiens en Galicie. La République d’Ukraine occidentale, proclamée par des députés de Galicie le 9 novembre 1918, fit long feu face à l’attaque polonaise. Le compromis présidé par la France, soutenant toujours la Pologne, fit passer la ville de Lvov du côté polonais. Les Ukrainiens ne pouvaient accepter cette situation et continuèrent donc le combat. Les Alliés laissèrent la Pologne poursuivre ses opérations militaires et la Galicie orientale finit par passer sous contrôle polonais. Les Alliés proposèrent à la Pologne un mandat de 25 ans sur la région, à l’issue duquel un plébiscite serait organisé. La Pologne refusa et réclama l’annexion de la Galicie, qui lui fut officiellement accordée en mars 1923.

La Pologne souhaitait avant tout retrouver, par la force, les frontières de la République des deux nations. Elle s’empara ainsi en avril 1919 de Vilnius, qui comptait une majorité d’habitants polonais et une minorité lituanienne, à la différence des campagnes entourant la ville, à majorité lituanienne et biélorusse. Après s’être initialement opposés à ce coup de force, les Alliés cédèrent face à la Pologne. Une ligne provisoire fut fixée le 7 décembre 1919 à la longitude de Brest-Litovsk, intégrant la région de Vilnius.

La guerre soviéto-polonaise dura quant à elle de février 1919 à mars 1921. La Pologne conserva un avantage jusqu’au début de l’année 1920, et les possibilités de paix demeuraient alors des vœux pieux. La Pologne poursuivit en 1920 son avancée militaire à l’est dans les territoires ukrainiens et biélorusses et s’empara de Kiev. Une contre-offensive russe en juin 1920 repoussa l’armée polonaise, qui se retira de Vilnius le 15 juillet. La ville de Rivne en Ukraine et celle de Brest-Litovsk en Biélorussie furent également prises, au point où Varsovie en vint à être menacée par l’Armée rouge. Au vu de la menace d’une victoire bolchevique, les Alliés tentèrent d’intervenir avec une proposition d’armistice. L’identification était telle entre la France et la Pologne que l’Excelsior proposa en Une des cartes comparant la France et la Pologne, si Paris était Varsovie. La Russie bolchevique était de son côté partagée quant à la suite à donner. Trotsky s’opposait à une invasion de la Pologne, tandis que Lénine souhaitait pousser cet avantage en espérant établir un régime soviétique en Pologne, afin de former une jonction avec les révolutionnaires socialistes d’Allemagne, ce qui se produisit déjà en Prusse orientale. Varsovie apparaissait sur le point d’être prise à son tour. Les Polonais parvinrent néanmoins à renverser la situation et à pousser les Russes à la retraite le 16 août lors d’une bataille surnommée le « miracle de la Vistule », équivalent du « miracle de la Marne ». La Russie, menacée à son tour, dut reculer, jusqu’à Minsk, et subit l’attaque des Ukrainiens de la République populaire ukrainienne menés par Symon Petlioura.

Le général français Maxime Weygand avait également apporté son soutien aux Polonais face à l’Armée rouge, au point où les Britanniques proposèrent qu’il prenne la tête de l’armée polonaise, ce que la Pologne refusa néanmoins car Weygand avait pris position pour l’Allemagne dans l’attribution de la Haute-Silésie.

La Pologne consentit à l’armistice proposé par les Alliés, mais reprit malgré tout de force Vilnius. Le traité de Riga mit fin à la guerre soviéto-polonaise et un plébiscite dans la région de Vilnius, en partie truqué, donna une majorité en faveur de l’annexion par la Pologne en janvier 1922. La Lituanie refusa par la suite d’établir des relations diplomatiques avec la Pologne du fait de cette annexion de Vilnius.

La Pologne sortit vainqueur de cette guerre contre la Russie, et agrandit ses frontières de 150 à 200 km à l’est de la ligne Curzon initialement prévue par les Alliés. La Pologne intégra ainsi des territoires avec une part parfois peu importante d’habitants polonais, et de nombreuses minorités.

En 1921, elle compte plus de 4 millions d’Ukrainiens, 1,3 million de Biélorusses, 500 000 Allemands, sans compter 2 millions de juifs que les Polonais ne considèrent pas comme de vrais citoyens³.

La Pologne a donc mené une politique impérialiste, à peine sa renaissance actée après avoir été dépecée par trois empires, ce qui démontra dans l’immédiat après-guerre la suprématie de la force sur le droit. En janvier 1923, les Lituaniens prirent quant à eux à leur tour de force le territoire de Memel, cette annexion étant reconnue le mois suivant par la SDN.

La conclusion est consternante : la force paie. Les leçons de l’histoire ne servent pas. Les oppressés d’hier sont parfois les oppresseurs de demain⁴.

La Roumanie : du statut de pays vaincu et occupé à celui de plus grand bénéficiaire de la guerre

Le royaume de Roumanie était déjà indépendant avant la guerre. Il entra tardivement dans le conflit, en sortant de sa neutralité en août 1916 pour rejoindre l’Entente, avec le soutien de la Russie. Vaincue puis occupée et pillée par les puissances centrales du Quadruplice, la Roumanie revint néanmoins dans le conflit en novembre 1918 après la défaite de la Bulgarie et de l’Autriche-Hongrie. La Roumanie fut l’un des plus importants bénéficiaires des changements de frontières, en doublant à la fois son territoire et sa population, notamment avec le rattachement de la Transylvanie hongroise le 1^er décembre 1918, date bien plus importante que le 11 novembre lui-même en Roumanie. Sa victoire contre la Hongrie et son occupation de Budapest, à l’issue de la guerre contre la Hongrie soviétique d’avril à août 1919, eut doublement valeur de revanche.
La Roumanie avait également profité de la guerre civile en Russie pour s’emparer dès le printemps 1918 de la Bessarabie (actuelle Moldavie) au nom de l’idéal de la România Mare (Grande Roumanie), expression que l’on peut voir affichée sur une banderole dans cet article consacré à la victoire roumaine sur la Hongrie en 1919. Toujours par crainte du communisme, cette annexion d’un territoire roumanophone fut validée par les Alliés, et contestée par la Russie qui poursuivit les affrontements sur la frontière orientale de la Roumanie jusqu’au milieu des années 1920. La Roumanie intégra en outre définitivement la Bucovine, ainsi que deux tiers du Banat lors du traité de Trianon, le tiers restant revenant à la Yougoslavie. 

Oui, la Roumanie avait atteint le sommet de ses ambitions territoriales… mais elle rassemblait désormais près de 30% de minorités sur son sol, Hongrois, Allemands, Ukrainiens, Bulgares, Russes et Serbes. Une véritable nation kaléidoscope⁵ !

Le risque d’une révolution communiste en Roumanie ne semblait pas aussi important qu’en Allemagne ou en Hongrie, en dépit d’attentats communistes comme celui de décembre 1920 au Sénat de Bucarest. L’entre-deux-guerres fut une période faste pour la Roumanie, les réformes progressistes de 1921 et 1923 démantelèrent les grandes propriétés terriennes afin d’opérer une redistribution des terres parmi la population paysanne, donnèrent la citoyenneté et le droit de vote à tous les habitants du royaume, y compris aux femmes qui obtinrent l’égalité juridique. Cette époque fut également synonyme d’un développement culturel sans précédent de Bucarest surnommé le « Petit Paris ».

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Pour aller plus loin :

• LE NAOUR, Jean-Yves, 1919-1921 : sortir de la guerre, Paris, Éditions de Noyelles, 2021
• À l’Est la guerre sans fin, 1918-1923 [exposition, Paris, Musée de l’Armée, 5 octobre 2018-20 janvier 2019], Paris, Gallimard : Musée de l’Armée, 2018
• VERLUISE, Pierre, « Après 1914-1918 : une Europe redessinée par les traités », Constructif, 2019/1 (n° 52), p. 5-9. Article présentant une carte consacrée aux frontières européennes, d’après les traités, en 1923. Consultable en ligne sur Cairn dans les salles de la BnF à partir de la banque de liens.
• Bulletin polonais de Leopol, 1919.
• Édouard Helsey, « Huit jours d’insurrection avec Korfanty », dans Je sais tout : magazine encyclopédique illustré, 15 juillet 1921, p. 1003-1012. Article concernant Wojciech Korfanty et l’insurrection polonaise en Haute-Silésie.
• Numéro d’août 1919 de L’Image, entièrement consacré à la Roumanie durant la guerre, et après l’armistice du 11 novembre 1918.

 Tous les articles de la série « Sortir de la guerre »

• Introduction – Conflits multiples, fins d’empires et nouvelles frontières : la longue et difficile sortie de guerre après 1918
• Partie 1 – Russie, Europe du Nord, Ukrainiens et Arméniens
• Partie 2 – L’Allemagne : la difficile stabilisation du « Reich de Weimar
• Partie 3 – Autriche, Hongrie, Tchécoslovaquie et Yougoslavie : la Mitteleuropa après les Habsbourg
• Partie 4 – Pologne et Roumanie : des vainqueurs ambitieux en Europe
• Partie 5 – Turquie et Proche-Orient 

1. Jean-Yves Le Naour, 1919-1921 : sortir de la guerre, Paris, Éditions de Noyelles, 2021, p. 287. [↩]
2. Ibid., p. 292. [↩]
3. Ibid., p. 303. [↩]
4. Ibid., p. 303. [↩]
5. Ibid., p. 331. [↩]

Pierre-Louis Verron

Chargé de collections en Histoire de l'Europe centrale et orientale, de l'Europe du Nord et de l'Asie

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