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Disparition de Martin Aurell le 8 février 2025

Les funérailles du roi Arthur. Le Mort le roi Artu (XIIIe s.). BnF, Mss., fr. 12580, fol. 223v.
Les funérailles du roi Arthur. Le Mort le roi Artu (XIIIe s.). BnF, Mss., fr. 12580, fol. 223v.

 

Le grand historien médiéviste catalan naturalisé français Martin Aurell est décédé à Nantes dans la nuit du 7 au 8 février. Il était spécialiste en particulier de l’histoire de la dynastie des Plantagenêts.

On lit sur le site du journal Le Monde :

S’il consacra sa recherche à des sujets d’un classicisme certain (la Provence au Moyen Âge, la parenté et le modèle nouveau du mariage chrétien, les croisades, la dynastie des Plantagenêts et Aliénor d’Aquitaine, Arthur et les chevaliers de la Table ronde, la culture aristocratique et son imaginaire aux XIIe et XIIIe siècles), il le fit avec une rigueur et une érudition sans faille, qui font, comme sa parfaite lisibilité, sa formidable signature1.

Martin Aurell soutient sa thèse de doctorat en 1983 et obtient son doctorat d’état en 1994 à l’Université de Provence, sous la direction de Noël Coulet2. Il est également diplômé de la quatrième section de l’École pratique des Hautes Études (EPHE), en sciences historiques et philologiques.

Membre du Conseil scientifique universitaire du Centre vendéen de recherches historiques, il était le président du Centre depuis 2023.

Il était professeur à l’Université de Poitiers depuis 1994, après avoir été maître de conférences à l’Université de Rouen et à l’Université Paris-Sorbonne.

Entre 2000 et 2022, il est directeur de la revue Cahiers de civilisation médiévale et de 2015 à 2022, il dirige le Centre d’études supérieures de civilisation médiévale (CESCM) de Poitiers.  On peut lire dans le billet d’hommage publié par ses collègues sur les Carnets du CESCM :

Martin Aurell nous a quittés le 8 février dernier. Chercheur exceptionnel, enseignant à la fois brillant et attentif, homme d’une grande culture et d’une rare générosité, il laisse derrière lui un vide immense

et aussi un peu plus loin :

Ogre historien, il laisse une œuvre scientifique monumentale, qui frappe par la diversité de ses thématiques et de ses approches documentaires et méthodologiques, faisant la part belle aux apports de la littérature, mais aussi de la culture matérielle et des sciences sociales : les stratégies matrimoniales et les logiques de parenté au sein de l’aristocratie, les Plantagenêt et la figure d’Aliénor d’Aquitaine, les troubadours, la légende arthurienne ou encore l’épée. Il s’intéressa également aux réappropriations contemporaines d’éléments médiévaux, que l’on nomme médiévalisme. Savant touche-à-tout, il s’était aussi tourné vers les liens entre Chrétienté latine et monde musulman3.

Cet hommage est relayé sur le site de la revue L’Histoire, qui donne une bibliographie des articles qu’il a publiés dans la revue.

François-Guillaume Lorrain écrit quant à lui le 10 février 2025 sur le site du Point :

Martin Aurell aura été aussi le grand historien de la chevalerie. Connaisseur hors pair des romans arthuriens, il leur avait consacré une anthologie avec Michel Pastoureau. De cette classe de chevaliers il avait décrit les usages, les codes, l’univers spirituel et intellectuel, assez original pour dédier tout un livre à l’épée, contrebalancé par un autre qui dressait des portraits de chevaliers lettrés, l’une, la lame, n’étant pas incompatible avec l’autre, l’écrit4.

La revue Conflits : Revue de géopolitique, publie par la voix de Jean-Baptiste Noé un hommage dans lequel on peut lire, entre autres :

D’ordinaire, lorsque décède un historien, les hommages portent sur son œuvre, ses livres, ses recherches. Pour Martin Aurell, depuis l’annonce de son décès, tous ses amis et collègues parlent d’abord, et longuement, de ses qualités humaines, de sa gentillesse, de sa disponibilité. Du temps passé avec ses doctorants, parfois sur des quais de gare, entre deux trains, pour évoquer les recherches et les pistes à poursuivre. De son humilité, alors qu’il savait tant de choses, qu’il était si savant. Mais jamais il ne montra une once de supériorité. Son œuvre est pourtant immense. Quand on échangeait avec lui sur des sujets qu’il connaissant tant, Aliénor d’Aquitaine, les chevaliers de la Table ronde, les troubadours, on pouvait avoir l’impression de lui apprendre des choses tant il restait humble, n’écrasant jamais personne de son savoir et de son aura universitaire5.

Martin Aurell dans les collections de la Bibliothèque nationale de France

Sa notice de personne dans le catalogue général permet d’accéder aux notices des œuvres dont il est auteur, directeur, éditeur, préfacier. Il s’agit essentiellement d’ouvrages imprimés, mais on trouve aussi une biographie d’Aliénor d’Aquitaine sous forme d’enregistrement sonore et d’une cassette vidéo, également consacrée à Aliénor d’Aquitaine.

On peut retrouver un certain nombre de ses article et comptes-rendus sur les portails Cairn, Persée, JSTOR, une partie étant librement consultable.

La plate-forme OpenEdition donne également accès à des chapitres d’ouvrages, articles de revues, comptes-rendus, billets de carnets de recherche, dont il est auteur ou sujet, certains en accès ouvert.
Une liste de ses publications est consultable sur le portail HAL SHS.

Pour aller plus loin :

Voir sa page personnelle sur le site de l’Université de Poitiers : Martin Aurell Voir la bibliographie de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur (SHMES)

À écouter :

 

  1. Philippe-Jean Catinchi, « La mort de Martin Aurell, historien médiéviste », Le Monde [en ligne], 12/02/2025. []
  2. L’État et l’aristocratie en Catalogne et en Provence (IXe-XIVe siècles), Doctorat de université d’Aix-Marseille []
  3. Billet d’hommage sur le carnet du Centre d’études supérieures de civilisation médiévale de l’université de Poitiers : https://cescm.hypotheses.org/27184. []
  4. François-Guillaume Lorrain, « Martin Aurell, dernier prix de la biographie du Point, est mort », Le Point, 10 février 2025 [en ligne]. []
  5. Jean-Baptiste Noé, « Hommage à Martin Aurell », Conflits : Revue de géopolitque, 8 février 2025 [en ligne]. []

Marianne Arnold

Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme

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OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marianne Arnold (14 février 2025). Disparition de Martin Aurell le 8 février 2025. L'Histoire à la BnF. Consulté le 21 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13bpo


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